Bêtes à feu, Négres marrons sculpteurs des mots de la pensée Créole.

Tailleurs et  sculpteurs de mots Créoles

venez nous rejoindre dans nos ateliers de mots sculptés

mots polis par  les mouvements de nos histoires entrechoquées,

longues chaînes-forçats de mots palenqués par dessus ponts,

 cris étouffés appelant encore à l'aide dans la profondeur  des flots

mots étouffés tournés plus de septante fois cent mille fois dans des bouches asséchées,

 mots bottés en touche, mots marrons mots drapétomane, mots Legba mitaine,

mots Haïti, mots Gouadeloupe, mots Martinique, mots Sainte Lucie,

mots Dominique, mots Jamaïque, mots iles Maurice, mots Louisiane,

mots la Réunion, mots tout partout, maux cicatrisés dans l'océan

tous ces mots vomis par les volcans, caillassés "paroles en bouche pas charge".

mais, mots plumes  courageusement trempés dans l'encre de la sagesse et de la résilience;

mots réchauffés des berceuses, sortis tout fumant de la voûte palatine,

mots de feu jaillissant du volcan actif de nos sens et de nos entrailles

mots tracés selon la règle du code et mis à l'équerre par la raison

mots Rose, mots Etoile, mots Fraternité, mots réconciliation mots Nègre!

Nous sommes les sculpteurs des mots qui parlent de Nous et des Autres,

 mots ouverts à tous les vents,  mots vivant  terrassant l'ange de la mort,

des mots zombis qui grattent la tombe du bout des ongles

mots qui  glorifient le travail des anciens,  faltraçant des routes  montrant le chemin;

des mots solides et robustes, mots de nègres, mots de blancs, mots de coolis, mots Asie, mots arabes, mots nous tous;

mots d'hommes et de femmes qui exalent encore l'âpreté  de la sueur sous le poids du labeur;

Venez nous rejoindre dans nos ateliers de sculpture des mots Créoles,

venez embrasser la matière et la pétrir à pleines mains ,

venez la respirer à pleins poumons, la ressentir pour mieux la respecter.

Ensemble, visitons le Créole dans l'intimité de sa nature,

 laissons tous ces mots nous envahir de leurs parfums et de leur sève,

laissons les nous inonder de tous leurs sens, qu'ils nous guident et nous enchantent par la magie de leurs essences;

Ici pas de maître d'école, pas de surveillant, pas de senseur pas de bedau ni de croques morts;

pas de géomètre patenté chargé d'arpenter le mot  réglementaire ou  le plus long;

Non, que les macoutes et les hougans  passent leurs chemins !

dans nos ateliers, nous sculptons les mots simples du verbe Créole,

les mots qui chantent la rosée encore gorgée de la poésie du petit matin,

les mots qui font chanter en choeur les travailleurs parés pour le Kumbit,

les mots qui  rendent moins pénible le poids du "madjoumbé" sous le soleil de plomb;

nous sculptons les mots Créoles pour combler les  cassures  creusées par  l'usure du temps,

nous réparons les mots décapités, nous prenons soin des mots dessouchés   assoiffés de violence

nous taillons et sculptons le mot "provignement" avec honneur et respect,

nous prenons soin de tous ces mots qui plongent leurs racines jusque dans le sang de la terre,

pour mieux cueillir ces pommes de lianes qui élèvent les consciences à plus haut sens,

 mot Paix,  mot Amour, mot fraternité, ces mots qui pansent l'âme quand on dit  "je t"aime",

le mot Créole nous plonge  dans la source de la genèse,

il nous sculpte sur tous les tons, du dedans comme du dehors,

 Poésie, Sculpture, Peinture, Musique, Danse, Gastronomie, Mode...

le Créole porte dans sa  gestation la promesse de son universalité:

" Au bout du petit matin" nous verrons l'horizon se dégager grand ouvert sur la beauté du Monde !

Joel Madelaine 10/05/2010

Ras Maurice alias FoxP2  sculpteur de mots Créoles

Il avait pris l’habitude à chaque « mots contre maux »

 de convoquer les majors dans le lakou de la sapiens

dans le mitan du tout nouveau « pit » du Lamentin

 aujourd’hui baptisé « maison de la Culture »

les majors venaient ferrailler silex contre silex

sous les sons du tambou’ assotor-et du damier-bêlê,

"Bélya manmaille là, manamaille  là eh mwin crié les tambouyers"

il laissait progressivement monter la transe

 saisissant chaque  mot à bras le corps pour en extirper la moelle

puis il  redescendait par paliers comme le plongeur suit sa gueuse,

Maurice allias Fox P2 est Maître en maëutique,

accoucher de la pensée.

Ras Maurice alias Fox P2 était passé maître forgeron

dans l’art de frapper le mot au coin du bon sens,

 au plus près de l’expérience individuelle ;

Il était le Passeur et le gardien du temple de la parole,

debout sur sa barque il traversait les eaux du Stix

veillant avec respect à  la libre circulation de l’information ;

il travaillait la masse informe et brute du verbe vernaculaire

 arrachant à la terre glaise  ses métaux  ses scories

Jusqu’à la naissance du mot, aux gazouillis et aux balbutiements,

 puis la patine du temps  continue de sculpter le cœur  et l’essence.

Mots Charly, mots Mingus mots Parker

Mots souffrance qui ka héler six lettres assous la croix

Mots mystère qui ka fait l’esprit saint descendre adans l’esprit nomm ;

Mots peaux foncées pots peaux pâles

Mots piano, mots basse  mots batterie

Yish mounes pays à même qui sans maman sans papa

A terre ici terre saint ville, à terre l’autre bord fontaine des innocents,

Aller couter musique à kay les frères Pastel

Si cé pour jam session metter corps à w au fil à plomb à midi pile,

Mais mwin toujours ka passer à « ajoupa Baoulé » yon dé temps avant

Pur metter l’esprit en mwin en mode natal.

Mots rap mots slam, mots son mots émotion, mots tunés

Mots dits lots tracés mots incrustés,

Mots écrits mots lus mots hiéroglyphes

Mots bassilectaux, mots accrolectaux

Mots répertoire diglossique

Mots langue haute

Mots langue basse

Mots la paix, mots djihad, mots courage,

Mots fraternité mots solidarité

Mots d’amour mots de joie

Mots d’espoir mots de réconciliation

Mots honneur Mots respect

Mots 11 Septembre mots Kamikazes

Mots 7 janvier mots djihad

Mots 11 Mars Madrid mots « yan Atocha »

Mots arcs mots clés de voûte

Mots style gothique, mots Cathédrale Mots style gothique

Mots la colle ka enchaîner langue adans en palais doré

Mots sécheresse ka fait paroles nous fait la poussière

Comme la terre rouge qui ka craqueler en bas soleil bon dieu

Mots kampêche ka déchirer bouche comme lame dawa

Semer la haine épi trauma communiquer par signes et brocanter coups pour paroles

Mots la terre mots ciel, mots ti moune mots grands mounes

Mots lan mer mots l’univers

Mots d’esprit mots du cœur

Mots Palétuviers mots Baobab

Mots Séquoyas mots lépini

Mots jeter l’huile assous difé

Mots pour réconcilier et cesser le feu

Mots négociation mots d’union

Mots André Breton »messagers de la tempête » révolution janvier 1946 Haîti

Mots sagesse mots promesses !

Les Musiques Créoles

En lot musiciens femmes comme nomm' metté force pour faire musique créole avancer

Polo Rosine fait Malavoi retrouver vigueur épi couleurs locales

y saupoudré deux trois pincées biguine jazzy façon Falfret assous textes au cordeau

« mi en ti l'embelli faudra mwin profiter la pluie à fini

Pas tout à faitement fifiner y ka fifiner

mais cé chance y ba mwin pour s'enfuir.......

Mwin rester ka parer en ba en pied mangot...... »

Nous tout' connaît' la beauté cé paroles chanson là ;

Marius Cultier quitté dachine là bouillir gloudou gloudou

Et puis tout pendant rhum là ka submerger « y té ni tête marrée »

Y profité pour dire ba cé Messieurs politique culturelle là « ne quittez pas l'écoute »

« mwin pas en troubadour mwin cé en musicien » ;

Francisco li même là,y fait danmier créole parler Français assous en ligne piano,

Beaucoup d'autres musiciens j'en passe et des meilleurs

contribué pour voyer musique là monter toujours plus haut ;

parce que musique créole cé en drapeau, cé soleil après la pluie

cé manifester la vie dans la joie pour chaque moment Bon Dieu ba nous

Musique créole cé en seul chœur qui ka batt'à l'unisson pour  célébrer la Liberté !

Joël Madelaine - Janvier 2017

Ainsi parlait Marius Cultier

Je ne suis pas un troubadour, je suis un Musicien !

Marius Cultier plaidait pour une juste reconnaissance du statut de l'Artiste Martiniquais,

Il refuse de se laisser enfermer dans le vieux costume poussiéreux et 'Doudouiste'

Trop étroit, froissé et Madrassé, le patron des clichés les plus élimés,

Veste sans couture confectionnée par ceux-là même qui veulent figer la créativité artistique

En la maintenant insidieusement dans un état de mort lente,

Marius refuse de se laisser broyer dans les mâchoires sans pitié de l'étau des préjugés

Il refuse d'endosser le vieux manteau de peau crasseux de notre complexe de commandeur d'habitation ;

dans un avis télévisé , Marius fait tourner le râ-râ local et exprime sa vision à la population

Il souffle dans la conque de lambi pour bien vérifier que la cour ne dort pas

Il nous met en garde contre la gangrène de l'indifférence rampante et sclérosante

Celle qui coule lentement l'artiste dans le béton armé et le coffrage de quatre planches ;

Il pointe du doigt le conformisme ambiant qui enveloppe et assèche les consciences

Il ressuscite de ses cendres marronnes la biguine jazzy de ti Emile,ti Raoul Vélo et Boisbant

Il plante les trois pierres fondatrices « piano-basse-ka » comme colonne vertébrale du patrimoine

et comme poteau mitan du statut de l'Artiste Créole « non,je ne suis pas un troubadour » !

il exige la Reconnaissance du musicien, la percussion et la qualité de son Art ;

pour qu'il ne soit plus obligé de justifier ni de renier les sources où il puise son inspiration

il ne veut plus être ni faire valoir ni Ambassadeur du vieux cliché « Doudouiste »

il refuse d'incarner ce Musicien bwa-bwa aux lèvres charnues avec toutes ses dents bien blanches

négro poli teint et maladivement souriant, le cul posé entre deux chaises, Droite ou Cuba,

une caricature qui fait la balance entre « le nécessaire et l'accessoire » ;

Marius Cultier réclame la rupture et le changement,

Il souhaite que la dignité de l'artiste soit réhabilitée et reconnu« dans son Art et dans son Ile »,

Pour que le Musicien ne soit plus laissé pour solde de tout compte

Pour qu'il ne brade pas son âme sur les marchés du consumérisme « agouloucéphale »

Qu'il ne soit pas contraint de renier ses convictions en ayant recours à des expédients

Obligé de se travestir Pour subsister ,nourrir sa famille et construire sa Vie ;

Marius demande que l'on donne à l'Artiste tous les moyens nécessaires

Tout le confort qui concourent à l'expression et à la maturation de son Art ;

le Pays doit construire des espaces dédiés à la créativité artistique ;

la politique doit positionner l'artiste une fois pour toute au cœur du patrimoine Créole,

au mitan même du développement Politique, socio-économique et Culturel

planter le « Kaïlcédrat Royal » dans le champ naturel des forces énergétiques du « ounfor »

permettre à l'artiste de mieux libérer toutes les influences de sa singularité pour mieux les faire connaître,

Marius veut offrir au monde entier « le sucre saucé nan miel » de la sensibilité insulaire

il visite nos peurs et nos joies, il trace les sillons pour les générations descendantes

pour qu'elles se mobilisent avec honneur et respect afin de refuser l'enfermement

Ecoutons Paulo Rosine « léver léver léver ,léver en cabane là, jour à ka léver woy métter w en manœuvre »

Marius veut accompagner cette dynamique du « vent lévé » il veut l'entendre souffler

dans chaque toutoune bambou et jusqu'en en trous mantous,

répondeurs si la cour ne dort pas, montez bay la voix en fétay filao,

bay la rue chaîne adans chaque campagne chaque quartier

jouer belè épi danmier en dedans chaque lakou

souffler flûte par-dessus morne et fait son ka là voyager par-l'aut' bord la barrière de corail ;

fais ti bois chauffer épi Piano-Basse-Ka comme trois pierres symboliques en bas coco neg'là

fais musique en nous bouilli « gloudou-gloudou » prend garde rhum là pas submerger,

comme dit Marius « permettre à l'artiste de se renouveler tout le temps »

qu'il pose son chevalet au gré de ses déambulations et de son inspiration,

décrire librement les nuances de la Nature environnante

peindre l'absence et la beauté du vide en regardant le tombolo

qu'il décrive les travers du quotidien: « Nestor fait l'estomac, Lili ka fait cerveau ;

mi tralala en ti kay là, dé mounes là ka gourmer »

« ga'der Missié sirop qui ka vini kay mwin mais cé pou wê Madame mwin ;

y poko connaît' mwin lê mwin prend pipi bef mwin »

ti bwa, sha-sha épi piano basse ka, en bas soleil pays à,

en bel son tambour Bel air ou bien Danmier , répondeurs bay la voix.

depuis longtemps musique déjà ka tracer chemin y

tout pa'tout en bas feuilles et cé ça qui ka fait la vie pays à

tennd'genre Musique ka chercher monter faire gammes,

toujours plus haut toujours plus fort comme cordes yanm

couter pour tennd manière vent ka léver pour charrier sons,

tout pa'tout en jam sessions salsa biguine free-jazz

improvisation l'esprit fennd' et débridée à deux pas « Ajoupa Baoulé »

mwin même té toujours présent chaque midi sonnant à kay les frères Pastel

épi en son Piano-Basse-Ka qui ka résonner en fond cœur en mwin jusqu'à jôdi.

« tak pi tak pi tak pak »! « goudou pata koum gou dou gou dou

Mi son tambou à »

Paulo Rosine en neg'au diapason !

en bon jour 1993, Paulo Rosine mater bis y décidé prend chimin crochu,

y  prend « Bac ti bouk » pour retourner dans lakou Djinin

malgré en la vie bonheur intense, mais hélas bien trop courte

Paulo Rosine posé chapeau bakwa à et tiré révérence li

Eia pour le Maître de Musiqu Eia pour l'artiste, Eia  Maestro,

  toutes générations descendant ka saluer w bien bas;

w laissé ba nous de quoi allumer les flambeaux de la créativité,

w ba nous l'exemple pou' garder l'esprit toujours vif toujours conscient,

Garder les yeux  grand ouvert avec la curiosité des enfants,

« lévé lévé lévé, lévé en cabane là, jour à ka ouvert woy

Métter w en manœuvre »

Autant Marius Cultier cé Neg' terre Saint ville,

Autant Paulo Rosine cé Manmay Lamentin,

Neg'Qui connaît' prend bombe là à terre la fontaine Calebassier,

Déjà jeune ti braille Paulo té ka jouer harmonica

Accompagné par le bruit du vent dans les feuilles  de bambou

Et les gouttes de  pluie qui font des percussions sur les  feuilles de tôle  ;

Nomm là prend temps respirer toute l'essence pays à

y Couter concerto kayalis, gôgô épi merles noirs qui ka chanter pour fait jour ouvert

Y téter l'esprit pays à adans la sueur travailleurs, y connaît' la peine yo épi l'espoir yo ;

Cé pour ça chants Malavoi ka fait racines adans profondeur lakou mémoire collective nous,

Paulo jouer Musique là comme en cultivateur qui ka travaille la terre épi respect épi honneur,

Epi la connaissance grands mounes, épi humilité épi patience épi beaucoup sagesse,

Paulo Rosine chante  l'hymne de  la réconciliation de toutes les influences qui font la puissance de l'être Créole,

Malavoi c'est la magie du son  « falfret » de ti-Raoul, de ti-Emile épi Mona rassemblès adans en seul vibration

L'esprit blancs, l'esprit Békés, l'esprit mulatres, l'esprit loas, l'esprit z'indiens épi l'esprit Neg' marrons ,

L'esprit toutes populations mélangées qui brassés adans générations déportées,

Avec le gand poête poteau mitan ils ont  ancré le grand « Kaïlcédrat Royal"

Adans lakou coeur nous et adans jardin l'esprit nous tout'

« soleil , w cé la vie nous, nous pris et même surpris lê w pas là,

Mi en ti l'embelli fallait mwin profité la pluie à fini

Pas tout à faitement fifiner y ka fininer

Mais cé chance y bamwin pour s'enfuir.....

Mwin rester ka parer en bas en pied mangot .....dans moment y pas rester ni canal ni la rue,

Soleil w cé la vie nous....... Nous pris et même surpris lê w pas là»

Paulo montré nous chemin la résilience, la tranquillité, la paix la réconciliation,

L'Amour la joie l'harmonie l(apprentissage du respect pour nous même

Pour les autres et pour la Nature ;

Fais Son tambou là, son piano à, son violon à, son flûte là

sorti par derrière mornes et descennd' en toutes la rue la Ville

« goudou patakoum, goudou goudou, mi son tambou là »

Tout Comme Grand poête poteau mitan là écrit « cahier d'un retour au Pays Natal »

Et quitté la France Pour descendre à terre « texaco »

pour faire vent Liberté léver et souffler fort adans chaque conscience comme conque lambi

pou' yon à l'autre léver dans cabane là pour créer en grand mouvement pacifique

pour l'émancipation culturelle manmay pays à

respect épi honneur courage pour dépasser trauma la traite et l'esclavage

courage pour sublimer souffrances travail assous l'habitation et l'Amiral Robert,

patience pour quitter lianes la Liberté prend racines et couri tout pa'tout pour libérer force là

Paulo Césaire planté en grand projet provignement adans lakou l'esprit générations descendants ;

En grang projet pour libérer expressions Artistiques, sportives littéraires scientifiques

Balan pour manifester ébergie pour moderniser l'habitat épi image pays à même,

conscience économique sociale et Politique pour développer en protégeant,

« vent lévé, y ka héler y ka héler, y ka mander les répondeurs »

Femmes et nomm pays à doubout' au ka ,marés reins zôt solides

Pour exprimer en vision du Monde  nourrie par la singularité de l'être Créole

"Goudou patakoum, goudou goudou, mi son tambour là".

Joel Madelaine 9/Juillet /2015.

Mes idées en roue libre

Le plus souvent et autant que l'occasion le permet, je libère mes pensées

Pour mieux les voir flotter dans le vent comme des dread locks

Je laisse mon esprit vaquer selon l'humeur du jour et mater bis,

je laisse mes idées flotter au fil de l'eau comme ces bouchons de liège

objets de courses passionnées, poussés par les rires et l'enthousiasme des enfants ;

Le maître penseur aime à mater bis et mordre à l'hameçon des rires des enfants

Museau au vent il vagabonde, il scrute il hume il flâne

Pour mieux se fondre dans l'ombre des baillahondes.

Le plus souvent posible je débride mes idées comme le font ces femmes Créoles

Quand elles secouent leurs crinières gorgées d'eau de source et d'huile de coquelicots,

Alors chaque pensée suit le trajet des gouttes d'essorage et s'enfoncent dans le lit de la rivière

Puis s'amusent à remonter à la surface en suivant lassivement l'onde au fil de l'eau

Vous pouvez les surprendre ici chevauchant des étrilles,

Et les retrouve là, magnifiques Pipistrelles prenant de la hauteur

Tutoyant la cime des arbreset colonisant Filaos et frangipaniers ;

Mes idées aiment tout autant prendre de la hauteur que prendre le large

A la moindre faveur d'une légère embellie et dès que l'occasion le permet

Elles s'en vont, vers d'autres tête à tête, butiner d'autres pensées

Elles chevauchent les têtes qui leur donnent à penser,

Celles qui donnent du grain à moudre aux idées toutes faites ;

Mes idées vagabondent  scintillant de mille feux,

 comme  un  ballet de lucioles dessinant une aurore boréale ;

En ti la peau mandarine fait mwin garer chimin

Museau au vent mwin ka ma'cher

mwin ka fait toutes ti roches prend la vole;

Mwin pas même remarquer mwin déjà prend chimin chien

En ti parfum mandarine fait mwin mater bis

l'esprit mwin pas fait ni yonn' ni deux y ka gambader

mauvais l'idées commencer tourbillonner en tête en mwin,

pa ka tak pa ka tak manmay vini pour prend doucine

l'idées en mwin Ka fait chouval bwa.

Joël Madelaine - Janvier 2017